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ISLAMABAD - Le sénat pakistanais et des députés islamistes ont condamné mardi l'anoblissement par Elizabeth II d'Angleterre de l'écrivain Salman Rushdie et des extrémistes ont brûlé des effigies de la reine, de nouvelles manifestations de colère dans ce pays musulman.

   
La chambre haute du Parlement a "exigé le retrait du titre de chevalier" conféré samedi par la reine d'Angleterre à l'auteur des "Versets sataniques", selon une résolution adoptée à l'unanimité.

 


L'assemblée nationale avait fait de même lundi, estimant que cette distinction constituait une offense à l'islam.
Le sénat du Pakistan "a exprimé son mécontentement devant ce manque de considération flagrant à l'égard des sentiments des musulmans de la part du gouvernement britannique en décernant le titre de chevalier à Salman Rushdie, un blasphémateur du prophète", selon le texte.

Plus tôt mardi, l'assemblée de la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP), dirigée par une alliance de partis musulmans extrémistes, a adopté une résolution appelant Islamabad à rompre ses relations diplomatiques avec Londres, l'ancienne puissance coloniale jusqu'à la Partition de 1947.


 

"Cette assemblée condamne fermement la décision de conférer le titre de 'Sir' à Salman Rushdie, qui est détesté dans le monde musulman pour son livre blasphématoire 'Les versets sataniques'", proclame la résolution.

"Cette décision s'inscrit dans une campagne menée en Europe et en Occident pour heurter la sensibilité des musulmans", poursuit le texte.
 

Agé de 59 ans, Salman Rushdie a passé des années dans la clandestinité, menacé par une fatwa lancée en 1989 par le fondateur de la République islamique d'Iran, l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, le "condamnant à mort" à cause des "Versets sataniques" jugé blasphématoire pour l'islam.

 

Le Pakistan, pays de 160 millions d'habitants

surtout sunnites, allié des Occidentaux d

ans la "guerre contre le terrorisme",

va officiellement protester auprès de la

Grande-Bretagne, avait annoncé lundi le ministère

 des Affaires étrangères.

  Par ailleurs, 150 manifestants extrémistes à Lahore (est) ont brûlé des effigies de la reine d'Angleterre et réclamé que M. Rushdie soit traduit devant un tribunal islamique sous le régime de la charia. "La peine pour un blasphémateur est la mort!", a crié à la foule le dirigeant islamiste Shahid Gilani.
Lundi déjà, des dizaines d'étudiants islamistes

 avaient hurlé "Mort à Rushdie, mort à la

Grande-Bretagne!", brûlant le drapeau britannique

et incendiant des effigies de

l'écrivain d'origine indienne.

(©AFP / 19 juin 2007 12h43)

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